Entre les élections européennes de 2019 et celles de 2024, tout a changé – guerre à nos portes, climat violent, effritement des démocraties et montée générale des extrêmes droites – sans que rien n’ait au fond changé. En 2019 en effet, Poutine se préparait déjà à envahir l’Ukraine. Ce n’était qu’une étape supplémentaire dans la restauration de l’empire soviétique entamée avec la seconde guerre de Tchétchénie, poursuivie avec l’annexion d’une partie de la Géorgie, le grignotage de l’Ukraine, les massacres en Syrie et l’occupation de la Crimée. Nous étions déjà en état de guerre larvée sans vouloir le reconnaître.
Dès 2018, nous étions entrés dans un nouveau régime climatique caractérisé par des canicules récurrentes, des sécheresses, des inondations et des incendies hors normes, et désormais des vagues de chaleur humide aux limites du seuil de mortalité, comme en mai en Asie du Sud-Est avec des populations confinées, en Inde, et plus encore au Mexique avec des singes tombant en nombre raides morts des arbres. Cette situation est simplement devenue aujourd’hui aussi obvie qu’angoissante.
L’affaiblissement des institutions et de l’esprit démocratiques ne date pas non plus de 2024. C’est un lent processus entamé avec la sortie des Trente Glorieuses, la domination du néolibér