Menu
Libération
TRIBUNE

Les manifestations étudiantes en Serbie sont «légitimes et essentielles» : l’appel de 3 000 intellectuels contre l’escalade autoritaire du pouvoir

Article réservé aux abonnés
Face à la répression exercée sur les manifestants à Belgrade, qui dénoncent la corruption systémique du régime, des personnalités issues de plus de 50 pays, dont Francis Fukuyama, Nancy Fraser, Thomas Piketty dénoncent une grave violation des droits humains.
Des manifestants bloqués et arrêtés par la police, à Belgrade (Serbie), le 6 mars 2025. (Djordje Kojadinovic/Reuters)
par plus de 3 000 personnalités du monde universitaires et des idées
publié le 21 mars 2025 à 17h46

Nous exprimons notre plus vive inquiétude face aux incidents violents survenus lors des manifestations étudiantes à Belgrade, où des manifestants pacifiques, parmi lesquels des étudiants et des professeurs, ont été exposés à des armes non létales, entraînant des blessures et une profonde détresse.

Les rapports faisant état d’une perturbation sonore inexpliquée et puissante, provoquant une panique de masse et des mouvements de foule chaotiques, soulèvent de sérieuses interrogations quant aux méthodes employées contre des citoyens exerçant pacifiquement leurs droits fondamentaux. Si elle est confirmée, cette utilisation illégale et délibérée de moyens destinés à semer la peur, la confusion et le désordre dans une manifestation publique constitue une grave violation des droits humains, notamment du droit de réunion pacifique, du droit à l’intégrité physique et, en fin de compte, du droit à la vie.

Les manifestations étudiantes ont éclaté en réaction à l’effondrement tragique d’un auvent qui a coûté la vie à 15 personnes en novembre 2024, une catastrophe qui incarne les conséquences de la corruption systémique, des défaillances institutionnelles et de l’absence de responsabilité politique. Leur exigence d’un Etat de droit et d’institutions fonctionnelles est