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TRIBUNE

Les médecins ne peuvent pas être considérés comme des «variables d’ajustement» d’un système de santé défaillant

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Pour un collectif d’étudiants en médecine, la proposition de loi pour lutter contre les déserts médicaux est un cache-misère qui ne s’attaque pas aux racines du problème. La redistribution demande des moyens, des structures partagées qui garantissent le bon exercice des praticiens en régions.
En 2022, lors de la journée de grève et de mobilisation des internes et étudiants en médecine suite aux annonces gouvernementales visant a répondre au problème des «déserts médicaux» notamment par une 4e année de médecine générale. (Valerie Dubois/Hans Lucas)
par Un collectif d’étudiant·es en médecine à Sorbonne Université
publié le 29 avril 2025 à 12h52

Ce début de semaine est marqué dans la santé publique par des journées de grève et de manifestations contre une proposition de loi de régulation de l’installation des médecins. Soutenu par l’ordre des médecins, SOS Médecins, des médecins libéraux, étudiants et internes en médecine, ce mouvement s’oppose à la proposition de loi Garot, qui vise à lutter contre les déserts médicaux. Le premier article de cette loi a été voté début avril à l’Assemblée nationale.

Le projet de loi prévoit qu’un médecin désireux de s’installer en exercice libéral ne pourra s’établir dans une zone où l’offre de soins est considérée comme suffisante, sauf en cas de cessation d’activité d’un praticien déjà en place. Depuis quelques semaines, cette proposition de loi fait beaucoup réagir : entre ceux qui accusent les médecins d’égoïsme et ceux qui dénoncent un sacrifice imposé, le débat est très tendu.

En tant qu’étudiant·es en médecine, directement concerné·e·s par notre futur mode d’exercice, nous avons besoin de rappeler une chose essentielle : refuser cette loi, ce n’est pas refuser notre mission sociale. Bien au contraire. Nous sommes pleinement conscients de l’urgence à agir pour rétablir une meilleure équité dans l’accès aux soins, et nous sommes prêts à nous engager pour changer les choses.

Oui, nous reconnaissons l’urgence de repenser l’accès aux soins. Oui, nous savons qu’il est indispensable de trouver des solutions pérennes pour pallier les déséquilibres territoriaux. Personne ne nie l’urgence