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TRIBUNE

Les meurtres de Shemseddine et de Shaïna reflètent un recul de la société sur les rapports sexuels, par Fabien Roussel

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Pour le secrétaire national du Parti communiste français, ces drames ne sont pas des faits divers mais doivent nous conduire à résister contre un puritanisme, un conservatisme, un extrémisme religieux autant qu’à un repli sur soi ou une coercition sexiste.
Aux funérailles du jeune Shemseddine, le 8 avril à Viry-Chatillon. (Dimitar Dilkoff/AFP)
par Fabien Roussel, député, et secrétaire national du Parti communiste français
publié le 19 avril 2024 à 11h54

Shemseddine se sentait légitimement libre de parler sexualité avec une jeune fille de son âge. D’autres jeunes hommes ont décidé que cette liberté serait une offense punie de mort sous le seul prétexte de la réputation de leur sœur.

La réputation. Elle aussi au cœur du féminicide de Shaïna par son petit ami duquel elle était enceinte. Ce jeune homme ne voulait pas d’un «fils de pute». Parce que Shaïna avait une «sale réputation». Tous les services de l’Etat ont failli. Son corps adolescent a été brûlé.

Qu’est-ce qui conduit à cette violence liée à la sexualité et à l’intimité des jeunes, des très jeunes ? Quel rôle joue les réseaux sociaux, les influenceurs, les intégrismes de tout ordre ou encore l’industrie pornographique sur leurs comportements ? Comment ces drames peuvent-ils avoir lieu en France, pays de la révolution sexuelle, de la liberté et de l’amour ?

Ces drames ne sont pas des faits divers. Ils reflètent un recul de notre société sur les rapports sexuels, amoureux entre adolescents notamment. Ils appellent à l’indignation face à la mort de jeunes gens qui se pensaient libres d’être heureux d’aimer et d’apprendre à faire l’amour. Ils doivent nous conduire à résister contre un puritanisme, un conservatisme, un extrémisme religieux autant qu’à un repli sur soi, une coercition sexiste qui ne répand que tristesse, violence et désolation.

Ces idées sont également véhiculées par des personnalités influentes sur les réseaux sociaux qui revendiquent fièrement leur antiféminis