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Les plateformes broient le cerveau des jeunes en toute impunité : que fait l’Etat ?

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Les rapports sur les effets psychologiques des plateformes sur les mineurs se succèdent : dernier exemple en date, l’implacable réquisitoire de la commission TikTok. Il est urgent d’agir, mais l’Elysée temporise, s’alarment le chercheur Michel Desmurget et l’avocate Carine Ursini-Maurin.

L’algorithme de TikTok, «pensé pour provoquer une addiction comportementale», n’est rien de moins qu’un «mécanisme qui broie [nos enfants]». (Dado Ruvic/REUTERS)
Par
Michel Desmurget, directeur de recherches en Neurosciences à l’Inserm
Carine Ursini-Maurin, avocate, bâtonnier élu du barreau de Bourgoin-Jallieu
Publié le 16/09/2025 à 8h18

L’Assemblée nationale vient de publier les conclusions d’une commission d’enquête dédiée aux effets psychologiques de TikTok sur les mineurs. Selon le président de cette commission, «le constat est pire que escompté». L’algorithme de TikTok, «pensé pour provoquer une addiction comportementale», n’est rien de moins qu’un «mécanisme qui broie [nos enfants]». L’ampleur «dérisoire» des investissements consacrés à la modération favorise «la prolifération de la haine» et érige TikTok en un «terreau fertile des violences faites à soi et aux autres». Au final, «cette plateforme expose en toute connaissance de cause nos enfants, nos jeunes, à des contenus toxiques, dangereux, addictifs. Elle échappe trop souvent aux règles, se défausse de ses responsabilités, et prospère dans une économie de l’attention qui feint d’ignorer les ravages psychologiques et sociaux qu’elle provoque».

Sacré réquisitoire à l’issue duquel apparaît une liste de recommandations incluant notamment l’interdiction des réseaux sociaux avant 15 ans, l’imposition de mesures efficaces de contrôle d’âge, la mise en place de protocoles de modérations satisfaisants et de sanctions réellement dissuasives pour les plateformes contrevenantes, ou encor