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Les remaniements ne servent à rien, par Jean-Louis Bianco

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Mais pourquoi les présidents de la Ve République s’obstinent-ils à dégainer «l’arme» du remaniement ? s’interroge l’ex-secrétaire général de l’Elysée, qui a dû lui-même s’en coltiner quelques-uns pendant son mandat. Mode d’emploi et solutions.

Le Premier ministre Gabriel Attal et Bruno Le Maire, Amélie Oudéa-Castera, Rachida Dati lors de la conférence de presse à l'Elysée le 16 janvier. (Ludovic Marin/AFP)
Par
Jean-Louis Bianco
ancien ministre et ancien secrétaire général de l'Elysée
Publié le 28/01/2024 à 12h30

L’histoire démontre que les remaniements ne servent à rien. Au bout de quarante-huit heures, les citoyens s’en fichent. Quant à la presse, elle traite un remaniement comme une sorte de concours de pronostics. Mais pourquoi les présidents de la Ve République s’obstinent-ils dans l’usage de cette «arme» ?

On va «marquer un nouveau cap», «donner un nouveau souffle», «relancer le mandat». La fabrique du remaniement doit, en principe, obéir à des règles d’équilibre compliquées à satisfaire simultanément : équilibre femmes-hommes, équilibre géographique, équilibre politique. Ne pas oublier de vérifier, avant chaque nomination, l’absence de casseroles. Cette fois, Emmanuel Macron nous a servi un gouvernement composé principalement de membres issus des Républicains.

Régulièrement, la mode revient à nommer des membres de la société civile, censés représenter les «vraies gens» pour, quelques remaniements plus tard, proclamer la nécessaire nomination de «vrais politiques». Sans compter les sorties de route dès le départ, comme celle de Léon Schwartzenberg, qui, nommé ministre de la Santé, avait aussitôt annoncé, sans demander l’avis de personne, la mise en vente libre du cannabis.

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