Depuis la chute de Kaboul le 15 août 2021, et la restauration de l’émirat islamique d’Afghanistan, le régime taliban doit faire face à de multiples défis. Avec l’effondrement politique et militaire de la République, l’Afghanistan a perdu les financements étrangers qui comptaient pour près de 80% du budget de l’Etat. Washington a gelé les avoirs de la Banque centrale afghane aux Etats-Unis, alors que le pays est sous le choc d’une crise économique et financière, doublée d’une catastrophe humanitaire marquée par une malnutrition infantile massive que l’ONU cherche à combattre en sollicitant l’aide internationale.
Primauté de l’idéologie de l’émirat islamique
Cette situation de crise, dont l’écho international s’est amoindri après l’invasion russe en Ukraine, ne semble pas affecter outre mesure le nouveau régime, pour qui prime la ligne idéologique. L’émir Akhunzada, la plus haute autorité des talibans, l’a rappelé en juillet : le pays doit être gouverné selon la charia, et toutes les lois humaines doivent s’y conformer. Si les premières déclarations après la prise de Kaboul ont cherché à rassurer, annonçant entre autres une amnistie générale, la section la plus dure du mouvement l’a clairement emporté depuis.
Défini comme «provisoire», le gouvernement mis en place est pour l’essentiel un gouvernement de mollahs, en large majorité pachtoune.