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TRIBUNE

L’espoir, c’est voter pour les candidats du rassemblement de la gauche, par Michel Wieviorka

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Le sociologue s’interroge : sommes-nous au milieu du gué ou au bord du précipice ? Ce qui est certain, c’est que seul un vote pour le Nouveau Front populaire peut ouvrir la perspective de revivre une vie politique constructive.
Lors de la conférence du Nouveau Front populaire, le 14 juin à Paris. (Cha Gonzalez/Libération)
par Michel Wieviorka, Sociologue
publié le 18 juin 2024 à 6h14

La France est presque parvenue au terme d’un long processus qui a vu la droite et la gauche classiques, tout en alternant aux affaires, parfois en cohabitant, s’affaiblir l’une et l’autre, puis se déstructurer. Avec Emmanuel Macron au pouvoir, ce processus s’est emballé, et nous savons tous ce qui en est résulté : l’ascension du FN, devenu RN en 2018, et l’installation, avec LFI, d’une gauche de la gauche dont il faut aussi dire qu’elle capte à son profit une bonne partie de ce qui restait de trotskisme des années 70 à 2000, y compris dans le fonctionnement de sa direction.

Mais voici que sous l’impulsion du même Emmanuel Macron, qui donne l’impression d’avoir explosé en vol en décidant de dissoudre l’Assemblée nationale, le pays est entré dans une nouvelle phase, puisque le centre qui était supposé réaliser la synthèse de la gauche et de la droite, «en même temps», se volatilise et se dissout à son tour.

Victoire du RN et fin du macronisme

Dès lors, trois scénarios principaux nous guettent dans l’immédiat. Le premier, tout à fait réaliste d’après les sondages, est celui d’une victoire absolue du RN aux prochaines législatives, prémices d’un succès de Marine le Pen à la présidentielle de 2027. Il aura été amené, aboutissant à son effondrement, par la tendance, d’une partie de la droite républicaine à ne plus voir d’obstacle à voter