L’Europe fait face à trois menaces simultanées, chacune de nature à remettre en cause sa survie. Mais c’est de sa propre incapacité à se ressaisir qu’elle devrait se méfier le plus.
La première menace est sécuritaire, elle pèse sur ses frontières, son intégrité physique, ses câbles sous-marins, ses infrastructures essentielles, mais aussi sur son intégrité politique à travers la stratégie du chaos, les guerres informationnelles et le soutien aux mouvements populistes. Elle vient de Russie, est alimentée par l’agressivité impériale de son régime actuel qui ne s’arrêtera pas à l’Ukraine, et est encouragée par le retournement américain qui souligne les faiblesses de la défense européenne. Cette menace est celle de la neutralisation et de la soumission stratégique.
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La deuxième est celle de l’assujettissement économique, à coups de tarifs douaniers, de pressions extraterritoriales sur les entreprises et de chantage pour obtenir le démantèlement des réglementations numériques européennes. Elle vient des Etats-Unis, vise à un transfert forcé des investissements industriels et à laisser le champ libre aux entreprises technologiques américaines sur le marché européen.
La troisième est celle de la relégation technologique et de la mise hors compétition de l’Europe de l’économie du futur. Elle vient de Chine, poursuit un objectif d’évincement des entreprises européennes de leur propre marché et du marché mondial dans les technologies d’avenir et de la transition énergétique. L’avance pris