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TRIBUNE

L’hubris de Boris

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Durant son mandat, le Premier ministre britannique a constamment tenté de s’affranchir des règles politiques et refusé les normes constitutionnelles. Mais il ne semble pas comprendre d’où vient réellement le problème, à l’instar de Trump.
Boris Johnson à Trafalgar Square à Londres en janvier 2011. (Kirsty Wigglesworth/AP)
par Catherine Marshall, Professeur en histoire et civilisation britannique, CY Cergy Paris Université, membre du laboratoire Agora
publié le 7 juillet 2022 à 19h08

En février, au milieu d’une autre crise, Johnson avait déclaré dans son style inimitable qu’il faudrait «une division Panzer pour le faire sortir du 10 Downing Street». Il a bien fallu cela pour que Johnson, acculé de toutes parts, accepte de se comporter selon les conventions de la constitution non codifiée et prenne enfin la décision de quitter son poste.

Il n’est pas nécessaire de revenir en détail sur tous les motifs qui ont finalement eu raison de ce Premier ministre qui s’est affranchi de toutes les règles depuis le début de son mandat en juillet 2019. Il faut simplement retenir qu’en trois ans, il aura réussi à demander une suspension (jugée illégale) du Parlement en septembre 2019 ; tenté de sauver un ami député pris en flagrant délit de lobbying en novembre 2021 avant de faire volte-face ; nié, puis reconnu en début 2021, avoir participé à plusieurs fêtes au 10 Downing Street pendant que le reste du pays était confiné et, au mépris du droit international, décidé de mettre en œuvre la suspension du protocole d’accord sur l’Irlande du Nord.

Boris, le libertin

Il n’est pas anodin que le dernier scandale en date, cette fois, une histoire d’attouchements sexuels de la part d