Je souhaite porter à la connaissance du public un événement survenu le mois dernier en Europe, mais dont on n’a pas parlé en France, et dont, à mon avis, on n’a pas suffisamment mesuré la gravité. Les prémices en remontent au 16 mai 2023. Ce jour-là, Stéphane Verger, directeur du Museo nazionale romano, écrit au directeur de la Glyptothèque de Munich pour lui demander de permettre la «réunification» du célèbre Discobole et de sa base datant du XVIIIe siècle.
De quoi s’agit-il ? Il existe plusieurs copies romaines d’un original grec perdu, le fameux «Discobole» de Myron. La meilleure d’entre elles, retrouvée sur l’Esquilin [l’une des sept collines de Rome, ndlr] en 1781, devint la propriété d’une vieille famille de la noblesse romaine, les Lancellotti, qui firent exécuter une base de marbre frappée d’une inscription.
En 1937, les Lancellotti voulurent vendre la statue : ils approchèrent le Metropolitan de New York, mais aussi le conservateur des Antiquités de Berlin, Carl Weickert, qui, en novembre de la même année, fit un rapport à la chancellerie du Reich : «Lors des Olympiades qui viennent de se terminer, l’A