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tribune

Loi fin de vie : encadrer la mort avec l’euthanasie plutôt que la privatiser avec le suicide assisté, par Denis Berthiau

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Alors que le gouvernement doit déposer un projet de loi sur la fin de vie début 2024, le juriste se prononce en faveur d’une prise en charge collective de l’aide à mourir dans un cadre médical.

Dans l'unité de soins palliatifs Jeanne-Garnier, à Paris. (Corinne Simon/Hans Lucas)
Par
Denis BERTHIAU
Membre de l’Institut Droit et Santé
Publié le 26/11/2023 à 18h13, mis à jour le 14/12/2023 à 11h47

Le gouvernement devrait déposer prochainement un projet de loi en faveur d’une aide active à mourir. La question de principe qui consiste à savoir si l’on doit entrer ou ne pas entrer dans une telle démarche en France n’est presque plus débattue. La problématique est ailleurs, elle réside dans celle du «comment», confrontant le suicide assisté à l’euthanasie. Comme juriste mais non moins impliqué dans la connaissance des situations concrètes, quels sont les arguments qui pourraient militer dans un sens ou dans un autre ? Donner la possibilité à l’individu de se faire aider dans sa volonté de mourir est en tout état de cause une exception au droit pénal qui sanctionne sévèrement tout acte qui conduit à provoquer ou accompagner la mort. Pourtant il existe des exceptions que sont les causes d’irresponsabilité, à l’instar de la légitime défense ou de l’état de nécessité. Celles-ci permettent dans certaines circonstances précises d’écarter la responsabilité pénale et donc d’exclure la