La convention citoyenne vient de rendre un avis favorable au suicide assisté et à l’euthanasie, débat ancien et épineux qui a longtemps opposé les défenseurs du droit de mourir aux tenants du devoir de vivre. Cent quatre-vingt-quatre personnes tirées au sort sont parvenues à dénouer cet antagonisme apparemment indépassable entre deux principes métaphysiques également défendables. La question aurait-elle été mal posée ? C’est ce que leurs conclusions semblent indiquer en insistant moins sur l’opposition entre dignité de la personne et sacralité de la vie qu’entre liberté individuelle et abus collectif. Comment le débat a-t-il pu être biaisé si longtemps ?
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Le problème était pourtant simple : si la vie devient un calvaire pire que la mort, au nom de quoi l’imposer à quelqu’un qui désire la quitter, mais n’y parvient plus seul ? Car il y a deux raisons d’interdire ce désir. La première, générale, c’est le dommage que ce désir causerait à autrui. La seconde, spécifique, c’est l’erreur de jugement dont procéderait la volonté de mourir, causée par une fragilité interne ou une influence externe. Or l’euthanasie a moins été rejetée pour ces raisons qu’au nom d’une vie sacralisée. La re