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Libération
TRIBUNE

Madame Belloubet, les élèves handicapés ne sont pas des perturbateurs mais leur droit à l’éducation, lui, est gravement perturbé

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A quelques jours du comité interministériel sur l’école inclusive, peut-être serait-il bon de rappeler que les enfants handicapés, avant d’être objets de soin, et encore moins de pitié, sont des sujets de droit. Or, ils sont deux sur trois à ne pas dépasser les douze heures d’enseignement par semaine, faute de bénéficier, en pratique, de l’aide promise par la loi.
La ministre de l'Education nationale, Nicole Belloubet, lors d'une visite d'un internat à Toulouse, le 29 avril. (PAT BATARD/Hans Lucas. AFP)
publié le 2 mai 2024 à 7h25

Tout est allé très vite. Le 4 avril, un collégien meurt, tabassé, à la sortie de son établissement. Quelques jours plus tard, un Premier ministre est dépêché sur place. Au micro, face aux journalistes, une idée fuse : il faut renforcer l’autorité pour contrer la violence galopante des jeunes. Dans la foulée, un mot est lâché : «perturbateur» – et le perturbateur sera sanctionné. Mais comme tout ça reste un peu flou, la semaine suivante, un journaliste de Télématin, sur France 2, pose la question à Nicole Belloubet : «C’est quoi, un élève perturbateur ?» Réponse de la ministre de l’Education nationale : «Un élève perturbateur peut l’être parce qu’il est en difficulté dans sa famille ou en difficult