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tribune

Madame Borne, la préférence nationale, cette ignominie de l’extrême droite est bien dans la loi immigration

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Concrètement, le texte voté supprime les allocations familiales à la mère isolée étrangère qui vit en France depuis quatre ans avec plusieurs enfants de nationalité française. Il prive l’infirmière de nationalité étrangère de son logement social ou de ses APL.

A l'Assemblée nationale, le 20 décembre. (Denis Allard/Libération)
Par
Arthur Delaporte
Député du Calvados
Boris Vallaud
Député des Landes, président du groupe Socialistes et Apparentés
Delphine Rouilleault
Directrice générale de France terre d’asile
Noam Léandri
Militant associatif
Daniel Goldberg
Militant associatif
Publié le 21/12/2023 à 10h38

Le 16 mars 1988 sur le plateau du journal de 20 heures d’Antenne 2. Interrogé par Paul Amar, Jean-Marie Le Pen présente la proposition phare du Front national (FN) pour l’élection présidentielle de 1988 : «Je coupe la pompe à finances, c’est-à-dire que j’établis le principe de préférence nationale, dans le travail, dans les services sociaux, dans l’attribution des HLM, dans la politique familiale.»

Le 19 décembre 2023, trente-cinq ans plus tard, dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale. Sous la dictée d’Eric Ciotti, sous les cris de joie du Rassemblement national (RN), le gouvernement d’Elisabeth Borne sous la présidence d’Emmanuel Macron introduit la préférence nationale dans notre droit en attribuant en priorité les prestations sociales aux Français et en pénalisant les étrangers présents régulièrement en France. A juste titre, Marine Le Pen a d’ailleurs déclaré «sa victoire idéologique». Derrière ce texte, se cache l’idée nauséabonde de l’étranger qui «vole nos allocs», comme si en octroyer à certains allait en priver d’autres.

Face aux membres du gouvernement et de