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Libération
TRIBUNE

Madame Dati, pourquoi vouloir encore affaiblir l’audiovisuel public quand la Russie, la Chine et les Etats-Unis parasitent nos médias ?

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La députée écologiste du Val-de-Marne Sophie Taillé-Polian, appelle la ministre de la Culture à ne pas faire des économies sur l’information dans cette période cruciale, et à renforcer nos médias privés avec une loi anti-concentration actionnariale dans la presse et l’édition.
Rachida Dati, ministre de la Culture, à l'Assemblée nationale, à Paris, le 11 mars 2025. (Julien de Rosa/AFP)
par Sophie Taillé-Polian, députée Génération•s du Val-de-Marne
publié le 21 mars 2025 à 12h41

Dans une période de crises internationales, les appels à augmenter les crédits de la défense se multiplient. Mais une stratégie de défense efficace se doit aussi de travailler au renforcement démocratique de nos médias pour garantir l’accès de tous à une information fiable et conforter l’exception culturelle française.

Or, le budget de l’audiovisuel public est réduit d’année en année. Et la ministre de la Culture veut imposer une réforme dangereuse pour son indépendance et son efficacité, dans une période pourtant cruciale. Ce projet doit être abandonné !

Rachida Dati persiste à vouloir fusionner l’audiovisuel public. Or, depuis les coupes budgétaires de 2025 à Radio France et à France Télévisions, amenant le budget à moins de 4 milliards d’euros, plus personne ne croit à la création d’une «BBC à la française». Comment rivaliser avec l’audiovisuel anglais et ses 6,5 milliards d’euros ? Ou l’audiovisuel allemand est ses 10 milliards d’euros. Le véritable objectif de cette réforme est clair : faire des économies, au pire moment.

Alors que la Russie, la Chine et les Etats-Unis redoublent d’efforts pour parasiter notre débat public, c’est au contraire d’un audiovisuel public fort dont nous avons besoin. En effet, les conséquences de ces manipulations de masse dans la vie démocratique sont majeures. L’élection présidentielle roumaine a été annulée, car la Russie a utilisé des millions pour financer des influenceurs anti-Europe sur la plateforme chinoise TikTok. La France n’échappe p