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TRIBUNE

Mandats contre Nétanyahou : la France ne doit plus participer à la fragilisation de la justice internationale

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Gaza, l'engrenagedossier
A la suite de l’implication de la Cour pénale internationale et la Cour internationale de justice sur la guerre menée à Gaza, l’exécutif multiplie les propos ambigus vis-à-vis de ces instances. Une attitude incompréhensible à l’heure où il faut défendre le droit international, écrit l’ex-ambassadeur Yves Aubin de La Messuzière.
Benyamin Nétanyahou à Washington, lundi 7 avril. (AP)
par Yves Aubin de La Messuzière, ancien ambassadeur et ancien directeur Afrique du Nord Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères
publié le 8 avril 2025 à 11h57

Depuis quelques années, la justice internationale se met en mouvement pour que ne restent pas impunis les crimes de guerre et contre l’humanité, voire de génocide. En mars 2023, le procureur de la Cour pénale internationale (CPI) émettait un mandat d’arrêt contre Vladimir Poutine, sur le fondement de sa responsabilité dans la déportation en Russie de milliers d’enfants ukrainiens. Il en ressort que les 125 membres de cette instance judiciaire internationale indépendante, créée en 1998 par le traité international de Rome, ont l’obligation au regard de ses statuts de remettre le président de la Fédération de Russie au tribunal de La Haye, organe de la CPI. En conséquence, celui-ci a évité tout déplacement (hormis la Mongolie) dans les pays signataires, notamment ceux de l’Union européenne. Il a annulé un déplacement à Pretoria en août 2023 où il devait participer au sommet des Brics (Brésil, Russie, Chine, Inde, Afrique du Sud).

En novembre 2024, la CPI émet des mandats d’arrêt pour crimes de guerre et contre l’humanité à l’encontre de Mohammed Deif, dirigeant du Hamas, re