Mais qui a dit que la démocratie serait désaimée ? Qui a dit que les peuples aspireraient désormais à l’autoritarisme ? Qui a dit ces inepties encore une fois démenties à Istanbul par les centaines de milliers de manifestants qui exigeaient, samedi, la libération de leur maire, Ekrem Imamoglu, jeté en prison, car il pourrait battre Recep Tayyip Erdogan à la prochaine présidentielle ?
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Jeunes ou vieux, hommes ou femmes, de tous les milieux sociaux, tous espéraient en fait que leur pays puisse devenir une démocratie et rejoindre l’Union européenne. L’inamovible Erdogan ne cédera pas facilement. Parce que son pouvoir est en jeu, il réprimera toujours plus et s’y connaît en la matière, mais les milieux d’affaires sont inquiets, la lire et la Bourse turques flanchent et même ses partisans se lassent de cet homme.
Du dictateur ou de la liberté, on ne sait pas qui gagnera, mais la certitude est que la liberté reste la valeur la mieux partagée du monde, non pas européenne mais universelle.
La deuxième chose que disaient samedi ces visages tendus d’espoir est qu’il n’y a, non, évidemment pas d’incompatibilité entre islam et démocratie. La Turquie n’est ni bouddhiste ni chrétienne. Croyante, athée ou agnostique, elle est musulmane de culture ou de foi et aussi profondément désireuse de démocratie que l’étaient le «printemps arabe» de 2011, les trois années de manifestations du Hirak algérien ou les foules iraniennes qui, d’une crise à l’autre, n’ont jamais cessé de hurler leur rejet de la