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TRIBUNE

Marché de la poésie 2025 : les poètes palestiniens ne doivent pas être annulés

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Poésiedossier
Le poète Abdellatif Lâabi a révélé que la Palestine ne serait finalement pas l’invitée d’honneur de l’évènement poétique l’an prochain. Un collectif d’auteurs, éditeurs, libraires, traducteurs demande à ses dirigeants de maintenir cette invitation.
Le Marché de la poésie a lieu tous les ans place Saint-Sulpice, à Paris. (Eric Broncard/Hans Lucas)
par Un collectif
publié le 5 juin 2024 à 9h25

«La Palestine est une arête plantée dans la gorge du monde. Personne ne parviendra à l’avaler» nous dit Elias Sanbar. Ce 1er juin 2024, moins d’une semaine après les bombardements israéliens sur les tentes abritant les réfugiés de Rafah et après sept mois de pilonnages incessants sur la bande de Gaza qui ont fait plus de 35 000 morts, le poète Abdellatif Laâbi, coordinateur et traducteur d’une anthologie dédiée à la poésie palestinienne, révèle via sa page Facebook ses échanges avec les organisateurs du Marché de la poésie, événement majeur du secteur qui se tient depuis quarante ans, place Saint-Sulpice à Paris.

Nous y apprenons que depuis 2022, en vue de l’édition 2025, le Marché de la poésie prévoit de mettre à l’honneur les poètes·ses palestinien·nes, mais qu’au vu de la situation… préfère y renoncer afin que l’événement ne se transforme pas en «tribune politique». Cette décision a-t-elle été prise pour anticiper les éventuelles attentes, exprimées ou non, des partenaires et financeurs de la manifestation ?

Dans un paysage culturel français profondément altéré par les coups de boutoir répétés de l’extrême droite, sous l’œil indifférent voire conciliant des gouvernements successifs, si ce revirement ne nous étonne guère, il n’en finit pourtan