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TRIBUNE

Marche des fiertés : homos de droite, vous n’êtes pas un paradoxe mais une trahison

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«Majorettes de l’ordre moral», l’homo respectable, le gay républicain, le queer assimilé aux structures dominantes ne sont par le signe d’une victoire mais d’une reddition, dénonce l’écrivain Erik Rémès, avant la Pride de Paris ce samedi 28 juin.
Lors de la Marche des fiertés de Paris, le 26 juin 2021. (Stéphane Lagoutte/Myop pour Libération)
publié le 27 juin 2025 à 13h24

Il y a des homosexuels de droite. Ce n’est pas un paradoxe. C’est une trahison. Une honte. Un suicide politique maquillé en ascension sociale. Il y a des gays qui embrassent l’ordre, des lesbiennes qui draguent le marché, des queers qui se prosternent devant le pouvoir. Il y a des corps qui ont oublié leur propre mémoire. Des fiertés devenues décorations de salons. Des rainbow flags turgescents dressés pour Macron, des cœurs battant pour Zemmour, des esprits sous camisole républicaine.

Ils portent des mocassins à glands et votent contre les trans. Ils vivent dans le Marais, mais rêvent d’un Paris hygiéniste. Ils disent «chacun son opinion», mais haïssent les marges. Ils se marient à la mairie du IIIe arrondissement et militent pour la fermeture des foyers d’accueil et des salles de shoot. Ils ont gagné l’égalité et perdu la révolte. Ce ne sont plus des minorités sexuelles : ce sont les majorettes de l’ordre moral.

Les homosexuels de droite dansent sur les cendres de Stonewall en chantant du Zemmour.

Les homosexuels de droite me faisaient rire. Aujourd’hui, ils me lassent. Tous ces homos bourgeois