Après la lecture d’un article de Libération du 10 avril, intitulé «Les Parisiens qui débarquent à Marseille prennent leurs clics… et une claque» qui décrit Marseille comme une ville hostile aux jeunes parisiens venus chercher le soleil, il est temps de répondre avec le cœur. C’est un regard condescendant, mi-blasé mi-blessé, porté par des visiteurs qui n’ont pas pris le temps d’enlever leurs écouteurs pour entendre ce que cette ville raconte. Parce que Marseille n’est pas un décor Instagram mal éclairé. On n’écrit pas sur elle comme sur un produit défectueux d’un e-shop qu’on veut retourner.
Esther, l’écrivaine marseillaise, et tous ceux qui sont venus à Marseille avec vos valises pleines de clichés et vos attentes de soleil bien cadré, vous vous êtes trompés de ville. Ce que vous appelez une «claque», nous, on appelle ça un reflet. Celui d’une ville miroir. Elle renvoie ce que vous êtes. Et vous êtes venus avec vos brunchs healthy, vos lunettes à monture dorée, vos carnets Moleskine et vos jugements dans votre sac banane. Résultat ? Vous n’avez rien vu.
Marseille ne s’apprivoise pas avec un tote bag et un «kif» sur l’immobilier.