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TRIBUNE

Mayotte : des ruines de l’ouragan Chido peuvent naître une vision d’avenir

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Par sa situation géographique, sa culture africaine, l’île possède des atouts non encore exploités. Pour le consultant Christophe Girardier, Mayotte devrait être au cœur des intérêts stratégiques de la France en Afrique.
A Mayotte, après le passage du cyclone Chido dans le village de Brandraboua, le 22 décembre 2024. (David Lemor/Libération)
par Christophe Girardier, président de la société de conseil en stratégie, Bolonyocte Consulting, auteurs de plusieurs rapports sur les territoires d’outre-mer
publié le 15 janvier 2025 à 14h49

Le cyclone Chido, qui a frappé Mayotte, un territoire déjà à bout de souffle par une intégration jamais assumée par la France depuis sa départementalisation en 2011, laisse cette île exsangue. En cela Mayotte n’est pas à reconstruire, mais à construire.

Dans ce contexte dramatique, cette île ne pourra se relever de cette tragédie par le plan d’urgence présenté par le gouvernement, qui manque cruellement d’ambition, mais par l’affirmation d’une vision stratégique pour ce territoire à la hauteur de son immense potentiel de développement.

Car Mayotte ne manque pas d’atouts. Même s’ils sont souvent méconnus. Le lagon de Mayotte est le plus grand de l’océan Indien et l’un des plus singuliers au monde. Son patrimoine naturel terrestre, riche de ses inestimables espèces végétales et animales endémiques, forme, selon la communauté scientifique, l’une des plus belles expressions de la biodiversité à l’échelle mondiale. Ce patrimoine d’une immense richesse est totalement inexploité, sur le plan scientifique et même touristique.

Mayotte bénéficie de plus d’une situation géostratégique très favorable, elle se situe dans le canal du Mozambique, face à l’Afrique continentale, tout en étant très proche de l’Afrique du Sud. Avec sa forte croissance démographique, l’île de Mayotte représente aujourd’hui dans cette région de l’océan Indien un marché local très significatif et à fortes perspectives de croissance, tout en étant très représentative des réalités socio-économiques du continent africa