Nous sommes des féministes qui avons travaillé ou travaillons à accompagner des victimes de viol, et suivons évidemment avec beaucoup d’attention le procès de Dominique Pelicot et de ses 50 coaccusés. Ce procès nous permet de voir la réalité des procès pour viols puisque, sans huis clos, celle-ci s’offre au grand jour. Un «condensé» en quelque sorte de la façon, chaotique pour les victimes, dont fonctionne la justice dans ce type de procès.
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Ce qui frappe au premier chef, cela a été largement souligné, c’est la banalité des accusés : des «messieurs Tout-le- Monde», pères de famille sans histoire ni pathologie mentale détectée. Aucun ne s’est ému du fait que Gisèle soit inerte. Cela interroge puisqu’on est loin des préjugés généralement véhiculés sur ces criminels sexuels : des monstres malades psychiatriquement. Ce sont des hommes ordinaires imprégnés par la culture du viol, si présente partout.
Des violences vécues dans l’enfance
La seconde chose, qui devrait interpeller la société, est le mode de défense des accusés entendus jusqu’à maintenant : ils invoquent très souvent des violences subies dans l’enfance. On sous-entend dans ces affaires qu’elles se transmettent d’une génération à l’autre. Que ces violences soient avérées ou pas, il serait bien temps de prévoir de grands plans de détection et de prévention des violences dans les lieux où se retrouvent les e