Que restera-t-il du procès des viols de Mazan ? Pour sûr, l’incroyable mobilisation qui a porté Gisèle Pelicot à bout de bras dans cette épreuve laissera une trace dans l’histoire. Mais pourquoi a-t-il fallu tout cela, ces manifestations, ces haies d’honneur au palais de justice, ces applaudissements, ces bouquets de fleurs, ces lettres du monde entier ? Gisèle Pelicot avait tout de la «bonne victime», celle qui n’a pas besoin qu’on lui dise «je te crois» puisqu’elle croule sous les preuves, celle dont le principal bourreau avoue, celle qui n’a rien fait qu’on puisse lui reprocher au procès. Comme le souligne sa fille Caroline, qui affirme avoir été elle-même victime de son père mais sans assez de preuves, «ça n’existe pas, des victimes comme Gisèle Pelicot».
Je me souviens de ce matin du 5 septembre où Gisèle s’est présentée à la barre pour répondre aux premières questions de la cour criminelle du Vaucluse. J