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#MeToo : une loi contre la culture du viol, et vite !

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Procès des viols de Mazandossier
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Le procès des viols de Mazan, qui se tient jusqu’à décembre, ne doit pas oblitérer le fait que 94 % des plaintes pour viol ont été classées sans suite en 2021. Pour la Fondation des femmes, une loi doit être adoptée pour que les victimes soient entendues.
Lors d'une manifestation devant le palais de justice d'Avignon, en soutien à Gisèle Pelicot, le 2 septembre. (CHRISTOPHE SIMON/AFP)
par La Fondation des femmes
publié le 13 septembre 2024 à 18h21

Parce que seules, nos voix ne suffisent pas, nous attendons de la justice qu’elle envoie un message clair à nos pères, frères, amis, oncles et cousins, professeurs, patrons, curé, imam ou rabbin, une fois pour toutes, que nos corps ne leur appartiennent pas. La culture du viol et de l’impunité doit s’arrêter là.

Pour cela, un préalable est indispensable : prendre au sérieux les victimes. L’affaire des viols de Mazan tient à un enquêteur ou une enquêtrice, qui a décidé de prendre au sérieux une photo volée sous la jupe d’une femme. De portable en ordinateur, de site internet en fichier ADN, cette affaire «anodine» pourrait mettre à jour un violeur en série, un meurtrier, et plus de 50 autres avec lui.

Par contraste, selon une note de l’Institut des politiques publiques (IPP) parue en avril, 94 % de plaintes pour viol étaient classées sans suite, un chiffre en hausse constante depuis #MeToo. Par manque de moyens souvent, aucune enquête n’est menée, le mis en cause, dont l’identité est connue dans 80 % des cas, n’est pas convoqué, son portable n’est pas fouillé, les preuves ne sont pas collectées ou ne sont pas sauvegardées. Combien de Dominique Pelicot continuent d’agir en totale impunité ?

Les monstres sont normaux

Mais peut-on se satisfaire de cela sachant qu’il a fallu neuf ans pour sauver madame Pelicot alors qu’elle alertait des méd