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TRIBUNE

«Minerais de sang» rwandais : l’Union européenne doit cesser la politique de l’autruche

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En République démocratique du Congo et au Rwanda, l’UE ne peut faire passer son approvisionnement en matières premières critiques, utilisées notamment pour les condensateurs de smartphone, au-dessus du respect des principes de droit fondamentaux, alertent plusieurs députés écologistes, dont David Cormand et Marie Toussaint. Ils demandent un embargo.
Des rebelles du M23 escortent des soldats et des policiers du gouvernement qui se sont rendus dans un lieu non divulgué à Goma, en République démocratique du Congo, jeudi 30 janvier 2025. (Moses Sawasawa/AP)
par Les députés écologistes Saskia Bricmont, Mélissa Camara, David Cormand, Mounir Satouri, Majdouline Sbaï, Marie Toussaint
publié le 1er février 2025 à 9h16

Les nouvelles qui nous viennent de la République démocratique du Congo (RDC) sont d’une gravité extrême. La capitale du Nord-Kivu est tombée aux mains des milices du M23 (Mouvement du 23 mars), avec le soutien désormais explicite du régime rwandais et de ses forces armées. 3 000 à 4 000 soldats rwandais, selon l’ONU, combattent en effet l’armée congolaise en RDC. Nul ne peut ignorer les violations massives des droits humains, les massacres et les déplacements forcés en cours.

Depuis la première guerre en 1996, les minerais sont au cœur du conflit entre la RDC et le Rwanda. Connus sous le nom de «minerais de sang» ou «minerais de conflit», le coltan, le nickel, l’étain et l’or sont à l’origine de multiples attaques et exactions. Certains de ces minerais sont considérés comme des matières premières critiques par l’Union européenne (UE). Elles sont, par exemple, indispensables dans le domaine numérique, pour les condensateurs de smartphone.

L’UE veut s’assurer un approvisionnement sécurisé à ces minerais pour garantir son autonomie stratégique. Or, les deux tiers des réser