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Libération
TRIBUNE

Monsieur Macron, avec votre projet de loi d’aide à mourir, la logique mortelle s’imposera

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Fin de viedossier
Le Président veut faire cohabiter une loi de liberté pour la mort assistée et de solidarité via une généralisation des soins palliatifs. In fine, ce texte accentuera notre pulsion individualiste aux dépens des plus vulnérables, alerte le cancérologue Jean Lacau St-Guily.
Photographie issue de la série «IN FINE». (Erix Dexheimer)
par Jean Lacau St-Guily, cancérologue
publié le 11 mars 2024 à 15h51

Le président Macron vient de préciser le projet de loi sur la fin de vie : il offrirait à toute personne majeure, capable de discernement, atteinte d’un mal incurable mettant en jeu son pronostic vital à court ou moyen terme, la possibilité d’être aidé à mourir. Parallèlement, une stratégie de soutien des soins palliatifs serait mise en place (pour les encourager, les diffuser à l’ensemble du pays, les rendre accessibles à tous) – certaines dispositions de soutien des soins palliatifs étant incluses dans le projet de loi.

La liberté, l’autonomie et la dignité d’une part, la solidarité nationale et la fraternité d’autre part seraient les piliers de ce projet. Mais, par un mécanisme inéluctable, cette loi s’avérera mortelle pour beaucoup plus que quelques cas singuliers. Les soins palliatifs sont une voie d’exigence et requièrent beaucoup de compétences médicales, de compétences soignan