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TRIBUNE

Monsieur Retailleau, les personnes racisées ne souhaitent plus marcher apeurées dans les gares de France

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Inspirée de Trump, la vaste opération de contrôle de sans-papiers organisée par le ministre de l’Intérieur fin juin n’a pas provoqué de levée de boucliers au sein de l’Etat et de l’opinion dénoncent une étudiante et une assistante d’éducation qui expriment leur colère et leur inquiétude dans les pages de «Libération.»
Le ministre de l'Intérieur Retailleau lors de la cérémonie d'inauguration du nouvel hôtel de police de Saint-Quentin-en-Yvelines à Elancourt (Yvelines), le 4 juillet 2025. (Serge Tenani/Hans Lucas. AFP)
par Solène-Agnès Nonos, étudiante et Kadidiatou Fane, assistante d'éducation
publié le 5 juillet 2025 à 15h25

Nous prenons la parole en tant que jeunes femmes racisées pour dénoncer les pratiques discriminatoires qui s’accentuent jour après jour dans notre pays. Le 18 juin dernier commençait comme un jour banal jusqu’aux déclarations du ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, à CNews et à Europe 1 au petit matin : «Durant ces quarante-huit heures, on va mobiliser 4 000 gendarmes, des policiers, des douaniers, des forces Sentinelle pour interpeller des clandestins.» Son objectif assumé ? Chasser les étrangers.

Depuis, les dénonciations s’enchaînent, mais l’Etat reste passif. Dans toutes ses prises de parole, Bruno Retailleau installe un climat de haine et de peur dans notre pays à l’égard des étrangers. Ils sont devenus pour lui un sujet d’obsession. Son message est clair : «Ne venez pas en France !». Cette politique nauséabonde s’inspire de celle que Trump met en place aux Etats-Unis. Loin de se distinguer des pratiques odieuses outre-Atlantique, monsieur Retailleau semble avoir choisi son camp : celui de la honte et de l’ignominie.

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