Menu
Libération
TRIBUNE

Mort de Michel Aglietta, théoricien de la monnaie et économiste visionnaire

Article réservé aux abonnés
Mort à l’âge de 87 ans, Michel Aglietta, dont la théorie institutionnaliste de la monnaie restera comme un apport majeur, voulait éclairer les enjeux politiques et sociaux sans toutefois substituer le savoir économique à l’expression du débat démocratique, rappelle Yamina Tadjeddine, économiste.
Michel Aglietta, chez lui, à Paris, en 2022. (Eric Garault/Pasco)
par Yamina Tadjeddine, professeure d'économie à l'Université de Lorraine et directrice adjointe du BETA
publié le 29 avril 2025 à 15h33

Michel Aglietta, né le 18 février 1938 à Chambéry, s’est éteint à l’âge de 87 ans. Issu d’une famille modeste d’origine italienne, il était l’unique enfant de Paul Aglietta, ancien maçon devenu entrepreneur dans la construction et les travaux publics, et d’Emma Bardotti, une mère au foyer aimante et attentive. Elève brillant, après avoir suivi deux années de classes préparatoires scientifiques au lycée du Parc à Lyon, il intègre l’Ecole polytechnique en 1959. Il y reçoit une formation plurielle, en sciences exactes, en humanités et en techniques militaires. En qualité d’officier, il effectue son service militaire à la fin de la guerre d’Algérie en 1961-1962, en Kabylie. Cette expérience le marque profondément, et il sera particulièrement attaché à œuvrer pour le bien commun, dans le respect de chacun.

Répondant à l’ardente obligation de la planification, il choisit comme école d’application l’Insee et y commence sa carrière dans le département de la division des programmes. Avec Raymond Courbis, il participe à l’établissement du