Le 4 juin 2023, avant le transfert au-delà du cercle polaire et avant la dernière condamnation qui a augmenté sa peine, Alexeï Navalny a fêté ses 47 ans au quartier disciplinaire de sa colonie pénitentiaire près de l’oblast [division administrative en Russie centrale, ndlr] de Vladimir. Mais même la peine de dix-neuf longues années n’a pas suffi à assouvir le désir de vengeance de Poutine : le régime lui a intenté un nouveau procès que seule sa mort, le 16 février, a arrêté.
Le jour de son dernier anniversaire, les proches de Navalny ont publié son post sur Instagram où il écrivait : «Selon la procédure, avant d’être placé en cellule disciplinaire, on est examiné par un médecin (va-t-on tenir le coup ?) et un psychologue (va-t-on se pendre ?). Après la consultation, le psychologue a dit : “C’est la seizième fois que nous vous mettons en cellule disciplinaire, et vous continuez à plaisanter, vous êtes de bien meilleure humeur que les membres de la commission.” C’est vrai, mais le matin de son anniversaire, il convient d’être honnête avec soi-même, et je me suis posé la question suivante : “Suis-je vraiment de bonne humeur ou est-ce que je me force à l’être ?” Ma réponse : je le suis vraiment. Pour sûr, à quoi bon le cacher, j’aimerais ne pas me réveiller dans cette taule aujourd’hui, et prendre le petit déjeuner avec ma f