Jeudi 14 mars, des milliers de cinéastes, de professionnels du cinéma et de cinéphiles argentins se sont regroupés devant la mythique salle Gaumont de Buenos Aires afin de lancer un cri de détresse face à la volonté délibérée du nouveau gouvernement populiste et ultralibéral de Javier Milei de détruire l’une des cinématographies les plus vives, célébrées et passionnantes au monde.
A lire aussi
Cette mobilisation historique et pacifique a été violemment réprimée par la police dans la continuité d’une politique liberticide qui semble replonger l’Argentine dans ses heures les plus sombres. Une fois de plus, l’autoritarisme et la violence des mesures ultralibérales s’accompagnent de l’autoritarisme et de la violence d’une répression policière, produisant une gravissime mise en danger des libertés d’expression, de manifestation et de création.
Dans un pur aveuglement idéologique, le gouvernement Milei cherche à détruire un modèle économique vertueux, en oblitérant l’Institut national du cinéma et des arts audiovisuels (Incaa), véritable poumon du cinéma argentin qui ne coûte pas un centime au contribuable puisque, prenant modèle sur le CNC français, il est financé grâce à des taxes sur les entrées de cinéma et les recettes des radios et des télévisions.
Coupes budgétaires et plans de licenciements
Très concrètement, les énormes coupes budgétaires et le plan de licenciements que subit l’Incaa mettent en danger une industrie qui fait vivre plus de 600 000 familles. Ce