La situation parlementaire oblige à une insurrection de l’imagination politique. A période totalement inédite, réponse exceptionnelle. Bien des rationalités peuvent créer le doute et conduire la gauche à plier devant l’obstacle. Il faut donc forcer le destin et engranger pas à pas des pouces de terrain. Mais surtout, regardons lucidement le front tel qu’il est.
A cette heure, aucune coalition ou contrat législatif ne se dégageront avec une majorité absolue. C’est pourquoi les cyniques, obsédés par l’élection présidentielle, parient sur l’échec de toute formule de gouvernement. Des amis plus vertueux plaident pour qu’en préalable, on sache élargir la gauche. Peut-être dans quelques mois, les blocs s’effriteront. Nous en sommes loin.
De Sophie Binet à Edwy Plenel ou… à Charles Consigny, un arc républicain très large s’est affirmé pour dénoncer l’indécence de la «trêve politique» et la violence institutionnelle que déploient le Président et son camp pour échapper au verdict des urnes.
Alors, comment faire naître une stratégie offensive ?
D’abord, en ne considérant pas l’arithmétique de l’hémicycle comme la seule logique à l’œuvre. Il s’agit, d’abord, de créer une dynamique des forces qui ne s’arrête pas à la porte du Palais-Bourbon. Les lieux de force collective se déplacent.