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TRIBUNE

Ni trêve ni déni : la gauche doit exercer le pouvoir maintenant, par Christian Paul

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L’arithmétique dans l’hémicycle n’est pas la seule logique politique à l’œuvre. Arrivée en tête, dotée d’une feuille de route et d’une candidate solide pour Matignon avec Lucie Castets, la gauche a les moyens d’agir et de mettre fin à la trêve abusivement décrétée par Emmanuel Macron, juge l’ex-ministre socialiste, maire de Lormes et cofondateur du Festival des idées.
Lucie Castets lors de sa première sortie en tant que candidate de la coalition NFP au poste de Première ministre, et Marine Tondelier, à Lille, le 27 juillet 2024. (Francois Lo Presti/AFP)
publié le 29 juillet 2024 à 7h59

La situation parlementaire oblige à une insurrection de l’imagination politique. A période totalement inédite, réponse exceptionnelle. Bien des rationalités peuvent créer le doute et conduire la gauche à plier devant l’obstacle. Il faut donc forcer le destin et engranger pas à pas des pouces de terrain. Mais surtout, regardons lucidement le front tel qu’il est.

A cette heure, aucune coalition ou contrat législatif ne se dégageront avec une majorité absolue. C’est pourquoi les cyniques, obsédés par l’élection présidentielle, parient sur l’échec de toute formule de gouvernement. Des amis plus vertueux plaident pour qu’en préalable, on sache élargir la gauche. Peut-être dans quelques mois, les blocs s’effriteront. Nous en sommes loin.

De Sophie Binet à Edwy Plenel ou… à Charles Consigny, un arc républicain très large s’est affirmé pour dénoncer l’indécence de la «trêve politique» et la violence institutionnelle que déploient le Président et son camp pour échapper au verdict des urnes.

Alors, comment faire naître une stratégie offensive ?

D’abord, en ne considérant pas l’arithmétique de l’hémicycle comme la seule logique à l’œuvre. Il s’agit, d’abord, de créer une dynamique des forces qui ne s’arrête pas à la porte du Palais-Bourbon. Les lieux de force collective se déplacent.