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TRIBUNE

Nicolas Sarkozy, Marine Le Pen : alors, c’est pour qui le «Kärcher» ? Par Nadir Dendoune

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Deux figures politiques majeures, qui ont passé leur vie à réclamer une justice plus sévère, notamment contre les immigrés et les jeunes des quartiers populaires, se retrouvent condamnés. Et, au lieu d’accepter la sentence, que font-ils ? Ils crient à l’acharnement.
Marine Le Pen et son avocat Rodolphe Bosselut, au palais de justice de Paris, le 31 mars 2025. (Denis Allard/Libération)
par Nadir Dendoune, journaliste, écrivain
publié le 1er avril 2025 à 17h10

Ils ont passé des années à désigner des coupables. Aujourd’hui, c’est eux qui sont jugés.

Pendant des années, Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen ont construit leur carrière sur la dénonciation des «racailles». Toujours les mêmes. Celles des quartiers populaires, celles du 93, celles qu’ils montraient du doigt à chaque élection pour promettre plus de fermeté, plus de sévérité, plus d’exemplarité. «Il faut nettoyer tout cela au Kärcher», disait alors le ministre de l’Intérieur de l’époque, Sarkozy, avant de devenir président en 2007. Il fallait que la justice soit impitoyable.

Marine Le Pen, elle, avait une théorie bien rodée : ceux qui volaient, qui trichaient, qui piquaient dans la caisse de la Sécu, c’étaient les immigrés et leurs descendants. Les autres, les puissants, avaient pour seule mission de remettre de l’ordre dans ce chaos.

Mais voilà qu’aujourd’hui, la justice est sur les côtes de ces autres. Ceux en costume sur mesure. Ceux qui donnent des leçons de morale tout en s’affranchissant des lois qu’elles prétendent défendre. Et soudain, le discours change.

Marine Le Pen, condamnée en première instance (elle a fait appel) à une peine de quatre ans de prison dont deux ferme aménagés sous bracelet, assortie d’une inéligibilité de cinq ans s’appliquant immé