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Nicolas Sarkozy, un parrain bien-aimé

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Sa tactique ? A chaque attaque, il s’emploie à restaurer sa réputation et la confiance qu’il doit inspirer à ses soutiens. Un chef de clan n’est rien sans ses vassaux, tance Pierre Lascoumes, directeur au Centre d’études européennes.

Nicolas Sarkozy au Parc des princes, le samedi 27 septembre 2025 pour le match PSG-Auxerre, deux jours après sa condamnation à cinq ans de prison. (Franck Fife/AFP)
Par
Pierre Lascoumes, directeur de recherches émérite, Centre d’études européennes
Publié le 28/09/2025 à 11h12

S’il est une qualité qu’il faut reconnaître à Nicolas Sarkozy, c’est bien celle d’avoir su choisir son entourage. Durant toute sa carrière, les fusibles, les seconds couteaux et les porte-flingues n’ont pas manqué et, surtout, ne lui ont jamais manqué. Sa carrière leur doit beaucoup.

C’est pourquoi sa condamnation récente pour «association de malfaiteurs» (dont il a annoncé vouloir interjeter appel) me semble tout à fait justifiée. S’agissant de délinquance politico-financière, le recours à cette qualification utilisée pour le grand banditisme et le terrorisme est tout à fait adéquat. Humiliante, certes, mais rendant bien compte des pratiques illicites concernées. Messieurs Guéant et Hortefeux viennent d’être reconnus comme les principaux opérateurs des relations vénéneuses entretenues entre les autorités françaises et libyennes. Ils n’ont reculé devant rien pour servir le dessein de leur maître, sans négliger leurs propres intérêts. Confrontés à l’opiniâtreté des policiers enquêteurs, des juges d’instruction et du tribunal, ils n’ont jamais dévié de leur ligne : tout ce qui a été accompli, l’a été à leur seule initiative. Nicolas Sarkozy n’a, en rien, téléguidé leurs manœuvres dolosives. Celui-ci a beau jeu de clamer qu’il est condamné pour des agissements qu’il n’a jamais initiés ni approuvés.

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