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TRIBUNE

Non, les IA génératives ne mettront pas les professeurs de français sur la touche

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Pour Benjamin Chaudesaigues, professeur de lettres dans un collège REP des Hauts-de-Seine, ce bouleversement technologique offre l’occasion de raviver une relation amoureuse à la langue et la littérature.
En juin, le ministère de l’Education nationale a enfin pris position sur le sujet en publiant un «cadre d’usage» de l’intelligence artificielle. (GODONG/BSIP. AFP)
par Benjamin Chaudesaigues, Enseignant
publié le 15 août 2025 à 17h56

Depuis le lancement, fin 2022, d’une machine capable de produire en quelques secondes des textes convaincants et de répondre sans répit à toutes les requêtes, les professeurs se posent beaucoup de questions.

En juin, le ministère de l’Education nationale a enfin pris position sur le sujet en publiant un «cadre d’usage» de l’intelligence artificielle. Ce document d’une vingtaine de pages établit notamment que «l’Ecole doit donner aux élèves les clés pour comprendre cette technologie» : une «formation obligatoire aux IA et à leurs enjeux» sera donc dispensée «au moins en 4e, en 2nde […] et en première année de CAP», sans doute dès l’année scolaire 2025-2026. Nous apprenons aussi qu’une «utilisation pédagogique des IA génératives par les élèves, encadrée, expliquée et accompagnée par l’enseignant, est autorisée à partir de la 4e» : l’accumulation des qualificatifs signale bien la prudence de l’autorisation. Légitime prudence puisque, citons à nouveau, «l’usage de l’IA soulève en premier lieu la question de son impact sur […] le développement des capacités intellectuelles et relationnelles des élèves».

Suivisme technologique

Si les questions et les risques relatifs à une utilisation des IA génératives par les élèves sont détaillés dans le document, les exemples de plus-values scolaires manquent à l’appel. De tels exemples, dira-t-on, n’auraient pas leur place dans ce texte officiel soucieux de ne pas empiéter sur la liberté pédagogique des enseignants. N’y a-t-i