En France, Giorgia Meloni jouit d’une réputation qui étonne en Italie. Elle est encensée comme une dirigeante modérée, garante de la stabilité, fidèle à l’Europe et à l’Otan. Une femme qui – contrairement à Marine Le Pen – aurait su conquérir le pouvoir sans effrayer, après un travail mémoriel assumé et grâce à un pragmatisme louable. Mais attention : ce récit est trompeur. C’est une mystification. Car Meloni n’est pas une dirigeante modérée. Contrairement à Gianfranco Fini, elle n’a jamais condamné le fascisme : elle se limite à évoquer des erreurs, sans rompre avec son héritage idéologique. La flamme tricolore sur l’emblème de Fratelli d’Italia – disparue de Alleanza Nazionale de Fini – n’est pas un simple détail graphique. C’est une marque de continuité avec le MSI de Giorgio Almirante (1914-1988), ancien dignitaire de la République de Salo. Et son bras droit Ignazio La Russa, président du Senat, ne s’en cache pas : chez lui, il expose encore bustes et reliques de
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Non, Meloni n’est ni Merkel ni Thatcher, c’est pire, par Michela Marzano
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En 2024, Giorgia Meloni lors d'une conférence de presse après une rencontre avec le Premier ministre albanais, à Shëngjin (Albanie).
(Adnan Beci /AFP)
par Michela Marzano, philosophe et écrivaine italienne
publié aujourd'hui à 14h47
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