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TRIBUNE

Nous, les Argentins, avons réussi à élire un président qui consulte son chien mort pour savoir ce qu’il doit faire

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Pour l’écrivain et scénariste franco-argentin Santiago Amigorena, se dire aujourd’hui surpris de ce qui se passe en Argentine, comme partout où l’extrême droite arrive ou se trouve aux portes du pouvoir, n’est pas seulement imbécile, c’est assassin.
Javier Milei après avoir remporté l'élection présidentielle argentine, à Buenos Aires, le 19 novembre 2023. (Agustin Marcarian/REUTERS)
par Santiago Amigorena
publié le 22 novembre 2023 à 15h31

Vive l’Argentine ! Après les Etats-Unis, après le Brésil, c’est enfin notre tour : nous avons le président le plus ridicule du monde. Nous avons même fait mieux que nos deux nobles précurseurs : Donald Trump croyait que boire du désinfectant était un remède contre le Covid-19 ? Jair Bolsonaro pouvait dire à une députée qu’elle n’était même pas digne de se faire violer ? Nous, on a réussi à élire un président qui consulte son chien mort pour savoir ce qu’il doit faire.

Je ne reviendrai pas sur les inepties infinies qu’a dites, et contredites, notre nouveau président. Est-ce qu’il pourra, comme il l’a promis, revenir sur le droit à l’avortement, est-ce qu’il réussira à n’avoir aucune relation avec Xi et Lula, est-ce qu’il pourra dolariser l’économie alors que les caisses sont vides ? Personne ne le sait. Personne ne sait même, aujourd’hui, s’il essaiera. Et il ne me semble pas, d’ici, en France, que mon analyse sera la plus pertinente sur ces questions.

Comme Jair Bolsonaro, comme Donald Trump, Javier Milei fera sans doute des monstruo