Quand notre petit groupe a poussé la porte du tribunal de Paris, le 6 janvier, pour prendre place sur les bancs des parties civiles au procès, nous n’en menions pas large. Nous avons toutes perdu quelqu’un d’aimé dans l’attentat du DC 10 UTA, cet avion de ligne que le colonel Kadhafi et son beau-frère Abdallah Senoussi, maître des basses œuvres du dictateur, ont décidé de faire exploser, il y a 36 ans, un 19 septembre, sans qu’aujourd’hui, on ne sache toujours pourquoi. Il y eut 170 morts.
Mères, sœurs, filles, nièces des disparus, nous sommes devenues «les filles du DC10». Dans nos familles, nous sommes la deuxième ou la troisième génération à porter les stigmates de cette tragédie. Le nom de notre groupe s’est imposé naturellement, nous n’aurions jamais imaginé nous rassembler là, au tribunal, toutes ensemble soudées dès le premier jour