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tribune

Nous, les «filles du DC10», étions au procès Sarkozy et nous avons vu s’exercer une justice humaine et respectueuse

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Composé de sœurs ou de filles des 170 victimes de l’attentat organisé par le régime de Kadhafi en 1989, le collectif était au procès des «financements libyens». Alors que l’ex-président connaîtra ce lundi les modalités de son incarcération, elles battent en brèche l’idée d’un «acharnement» judiciaire et préviennent qu’elles suivront le procès en appel.

Nicolas Sarkozy lors de sa condamnation à cinq ans de prison ferme, le 25 septembre, à Paris. (Christophe Ena/AP)
Par
Yohanna Brette, fille de Martine Brette , hôtesse de l’air du vol UTA 772, Danièle Klein, soeur de Jean-Pierre Klein, passager du vol UTA 772, et pour les Filles du DC10.
Publié le 12/10/2025 à 18h04

Quand notre petit groupe a poussé la porte du tribunal de Paris, le 6 janvier, pour prendre place sur les bancs des parties civiles au procès, nous n’en menions pas large. Nous avons toutes perdu quelqu’un d’aimé dans l’attentat du DC 10 UTA, cet avion de ligne que le colonel Kadhafi et son beau-frère Abdallah Senoussi, maître des basses œuvres du dictateur, ont décidé de faire exploser, il y a 36 ans, un 19 septembre, sans qu’aujourd’hui, on ne sache toujours pourquoi. Il y eut 170 morts.

Mères, sœurs, filles, nièces des disparus, nous sommes devenues «les filles du DC10». Dans nos familles, nous sommes la deuxième ou la troisième génération à porter les stigmates de cette tragédie. Le nom de notre groupe s’est imposé naturellement, nous n’aurions jamais imaginé nous rassembler là, au tribunal, toutes ensemble soudées dès le premier jour