Le 10 décembre dernier, la ministre des Solidarités et des Familles, Aurore Bergé, sema l’émoi dans la toute nouvelle commission sur la parentalité, officiellement lancée le lendemain, en menaçant de peines en travaux d’intérêt général les «parents défaillants». Serge Hefez, qui la préside, s’écria aussitôt sur France Info qu’il n’avait accepté la mission gouvernementale que pour soutenir les familles en difficulté et non «pour surveiller et punir» – en référence au célèbre livre de Michel Foucault de 1975.
A dire vrai, le malentendu entre l’Etat et la société sur ce sujet date déjà de quelques dizaines d’années, les dispositifs d’aide aux parents apparus dans des cadres associatifs dans les années 90 ayant rapidement suscité la convoitise des pouvoirs publics… dans un but plus orthopédique que philanthropique. La source d’une telle récupération réside dans la notion même de «parents défaillants».
Si l’idée n’était pas dangereuse, elle pourrait faire sourire, tant elle fait écho à la névrose parentale ordinaire. Même passé par le divan d’un psychanalyste, le parent ne manque généralement pas de se sentir défaillant à la moindre difficulté rencontrée par son enfant. «Qu’ai-je raté ?» s’inter