Vouloir éviter le pire n’a rien d’évident. Dans toutes les situations de tension, il y a plus de confort et de facilité intellectuelle à cultiver le conflit qu’à rechercher un accord. Le compromis, lui, ne s’impose jamais. Il s’arrache, parce qu’il oblige chaque camp à céder des emblèmes ou des positions dont la sauvegarde eut mérité aux yeux de certains - il y en a toujours de ces certains-là – la poursuite de l’affrontement.
A lire aussi
Et pourtant, à Bougival, ce samedi 12 juillet, ils furent 19 élus, venus de tous les horizons politiques, indépendantistes et non-indépendantistes, à avoir eu le courage de réapprendre à marcher ensemble pour signer un «projet d’accord pour l’avenir de la Nouvelle-Calédonie». Le texte prévoit l’instauration d’un «Etat de la Nouvelle-Calédonie» au sein de la République française. Geste rare. Acte de refondation. Michel Rocard (1930-2016), Jean-Marie Tjibaou (1936-1989) et Jacques Lafleur (1932-2010) se sont ainsi trouvé des héritiers.
Mais le vertige du soulagement n’a qu’un temps. Très vite, les critiques ont commencé à fuser. Celle-ci dénonce «un accord profon