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TRIBUNE

Nucléaire: la non-prolifération des armes perd du terrain

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Guerre entre l'Ukraine et la Russiedossier
Pendant tout le mois d’août se tient à New York, dans un climat de crise, la conférence d’examen du traité de non-prolifération des armes nucléaires. L’invasion de l’Ukraine par la Russie a fragilisé ce principe, regrette la chercheuse Emmanuelle Maitre.
Le programme d'information sur le balistique intercontinental (ICBM) de la Corée du Nord présenté sur un écran de télé dans une gare de Séoul, le 25 mars 2022. (Lee Jin-man/AP)
par Emmanuelle Maitre, Chargée de recherches à la Fondation pour la recherche stratégique (FRS)
publié le 9 août 2022 à 8h04

Le 1er août 2022, la conférence d’examen du traité de non-prolifération des armes nucléaires s’est ouverte à New York pour une durée de quatre semaines. Cette conférence, reportée à plusieurs reprises depuis 2020, intervient normalement tous les cinq ans et permet aux 191 Etats, parties au traité, de discuter de l’évolution de l’ordre nucléaire mondial.

Cette conférence s’est ouverte dans un climat de crise. Certes, après cinquante ans d’existence, le traité de non-prolifération (TNP) a été relativement efficace puisque le nombre de pays possédant des armes nucléaires n’a progressé que très lentement : neuf Etats aujourd’hui contre cinq lors de la signature du TNP en 1968. Néanmoins, l’incapacité de la communauté internationale à prévenir l’acquisition par la Corée du Nord de l’arme nucléaire suite à son retrait du traité, et la difficulté croissante des négociateurs à parvenir à un accord permettant d’encadrer strictement le programme nucléaire iranien interroge sur la solidi