Dans une poignée de jours aura lieu la cérémonie d’ouverture des tant attendus Jeux olympiques de Paris, dans le contexte que l’on sait, où la crainte d’une récupération politique de l’événement se fait sentir, qui serait contraire aux «valeurs du sport». Mais ces valeurs du sport, quelles sont-elles ?
L’une des caractéristiques de l’Olympisme, «c’est le fait d’être une aristocratie, une élite», clamait Pierre de Coubertin sur les ondes radiophoniques berlinoises sur lesquelles Hitler l’avait invité, peu avant les JO de 1936. Qu’entendait-il par là ? Que les champions consacrés par les compétitions sportives le sont, certes, du fait de leur «volonté d’entraînement», mais surtout de par leur «supériorité corporelle», qui tient à des facteurs innés. L’ordre sportif est arbitraire, reposant sur des caractéristiques de naissance, ce qui plaît à Coubertin : «Tous les jeunes hommes ne sont pas désignés pour devenir des athlètes», tous ne seront pas des «olympiques, c’est-à-dire capables de disputer des records mondiaux». Le sport récompense comme un privilège de naissance. «On naît champion de natation, on ne le devient pas», écrivait Maurice Boigey (1877-1952), pionnier de la médecine du sport dans les années 40. Plus près de nous, Per-Olof Astrand (1922-201