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tribune

On n’éduque pas les enfants avec la tauromachie

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La féria de pâques d’Arles a proposé à plusieurs écoles maternelles et élémentaires de participer à son ouverture, le 7 avril. Comment comprendre qu’en 2023, en contradiction avec le code de l’éducation, on propose à des enfants des activités pédagogiques visant à promouvoir la souffrance animale ?

Le torero espagnol Gines Marin lors de la feria du Riz, le 1er avril 2018 à Arles. (BORIS HORVAT/AFP)
Par
Marie-Laure Laprade
enseignante, présidente de Education Ethique Animale
Barbara Lefebvre
enseignante, membre de Education Ethique Animale
Jean-Paul Richier
psychiatre, praticien hospitalier, membre de Protégeons les enfants de la corrida
Publié le 19/03/2023 à 10h42

La féria de pâques d’Arles se caractérise par des spectacles tauromachiques sanglants durant plusieurs jours. Cette année, une dizaine d’écoles maternelles et élémentaires de la commune se sont vu transmettre, via la direction municipale de l’éducation, une proposition du comité de la féria de faire participer les enfants à son ouverture officielle le 7 avril. Entre autres activités, est prévue une initiation à la tauromachie impliquant l’école taurine d’Arles.

La loi du 30 novembre 2021 visant à lutter contre les maltraitances animales et à conforter le lien entre les animaux et les hommes a permis d’introduire dans le code de l’éducation que «l’enseignement moral et civique sensibilise également, à l’école primaire, au collège et au lycée, les élèves au respect des animaux de compagnie. Il présente les animaux de compagnie comme sensibles et contribue à prévenir tout acte de maltraitance animale». Dans une réponse publiée le 27 octobre 2022 à la question écrite d’une sénatrice, le ministère de l’Education nationale et de la Jeunesse jugeait utile de rappeler que «l’école prend bien en compte la question de la bientraitance concernant les animaux domestiques et sauvages. L’animal est appréhendé dans sa dimension d’être vivant et sensible. […] En outre, la notion d’empathie est travaillée dans la “culture de la sensibilité” en enseignement moral et civique dès le cycle 2 de l’école élémentaire».

Lorsqu’en 1850 la loi Grammont fut adoptée, elle visait à pénaliser