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TRIBUNE

Fête des travailleurs et ouverture des boulangeries : l’occasion pour les mitrons de renouer avec les luttes de la Commune

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Depuis le XIXe siècle, les ouvriers boulangers et pâtissiers ont lutté pour défendre leurs conditions de travail dans un métier pénible où il fallait pétrir la pâte et chauffer les fours. Par le passé, ils ont arraché l’interdiction du travail de nuit, pourquoi ne parviendraient-ils pas à garder ce jour férié, questionne l’historien Etienne Hudon.
Au-delà du temps de travail et de sa quantité, ce sont ses modalités, sa qualité, qui ont historiquement été au cœur des aspirations des mouvements ouvriers. (Simon Wilder/robertharding. AFP)
par Etienne Hudon, doctorant en Histoire, Université du Québec à Montréal - Université Paris Cité
publié le 30 avril 2025 à 18h46

Le 25 avril au Sénat, le groupe Union centriste a déposé par la voix de la sénatrice Annick Billon une proposition de loi «visant à permettre aux salariés de certains établissements et services de travailler le 1er Mai». Le gouvernement Bayrou a annoncé son soutien à cette proposition, engageant même à ce sujet la procédure accélérée pour écourter la navette parlementaire. Les fleuristes et les boulangers sont les «services» visés par cette volonté de libéraliser le travail du 1er mai. Mais ce sont surtout ces derniers qui sont à l’origine de cette réforme, après que la Confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie a contesté des contrôles effectués lors de la fête des Travailleurs en 2024 par l’Inspection du travail ayant mené à la verbalisation de cinq de leurs confrères vendéens.

Il est important de noter que ce sont bien les ouvriers boulangers qui sont les premiers concernés, car rien n’interdit à un patron d’ouvrir son propre commerce et d’y travailler en cette journée. Il y a donc fort à parier que cette revendication de la profession n’est pas unanimement partagée chez cel