Ses mots étaient autant d’antidotes. Il est toujours mal de haïr, tuer ou entrer en guerre au nom de Dieu, a dit le pape. L’espoir, a-t-il ajouté, ne pourra jamais être éteint par le sang qu’ont répandu ceux qui ont bafoué le nom de Dieu. La fraternité, a-t-il encore dit, est plus durable que le fratricide, l’espoir plus fort que la haine, la paix plus puissante que la guerre.
Partout ailleurs, ce n’eut été qu’évidences vidées de sens par deux mille ans de rites, mais c’était en Irak, et derrière chacun de ces mots on entendait les déchirants sanglots des victimes de Saddam Hussein, de la guerre irano-irakienne, de la première guerre d’Irak, des nuages chimiques dispersés sur les villages kurdes, de la deuxième guerre d’Irak, des années d’attentats incessants contre les écoles et les marchés et surtout des suppliciés de Daesh, de ce monstrueux «Etat islamique» qui avait décapité, démembré, brûlé vif et réinventé les marchés aux esclaves.
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Là-bas, dans ce qui avait été le berceau de la civilisation, mais qui aura vécu, depuis tant de décennies, tout ce que l’homme a pu inventer de plus atroce, ces mots avaient un sens. Au milieu des larmes et des ru