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TRIBUNE

Partir en mer pour repenser la condition humaine

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Face aux nationalismes destructeurs et à l’éloge des racines, la philosophe Corine Pelluchon propose une immersion marine pour fonder un existentialisme écologique. Seule la perspective océanique peut modifier la perception que nous avons de nous-mêmes et notre rapport aux autres vivants.
Des plongeurs passent sous un iceberg de la Péninsule Antarctique. (Franco Banfi /Biosphoto. AFP)
par Corine Pelluchon, philosophe, autrice de L’être et la mer. Pour un existentialisme écologique, PUF, 2024.
publié le 7 juin 2025 à 9h22

A l’occasion de la conférence des Nations unies sur l’océan (Unoc3), qui se tient à Nice à partir du 9 juin, retrouvez tous les articles du Libé des océans, en kiosque le 6 juin, dans notre dossier.

Comment habiter la Terre avec plus de sagesse ? Des éthiciens de l’environnement aux militants écologistes, en passant par le pape François – qui plaidait pour une écologie intégrale en insistant sur la dimension spirituelle de notre relation à la nature –, tous s’accordent sur la nécessité de décentrer notre regard. Au lieu de se considérer comme un empire dans un empire, l’humain doit admettre sa dépendance à l’égard de la nature et des autres vivants et cesser de les appréhender comme de simples ressources. Le dépassement de l’anthropocentrisme, qui signifie que la valeur des écosystèmes et des animaux est relative à notre utilité et que nous pouvons en user comme bon nous semble, apparaît comme la condition pour sortir d’une attitu