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tribune

Pas de racisme systémique en France, vraiment ? par Patrick Simon

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La récurrence de violences diverses impliquant tout particulièrement, mais pas seulement, des jeunes racisés appelle une autre interprétation que la succession d’actes individuels isolés, alerte le démographe, directeur de recherche à l’unité Migrations internationales et minorités de l’Ined.

Réunion de la Cellule interministérielle de crise avec Emmanuel Macron, Elisabeth Borne et Gérald Darmanin le 30 juin, après trois nuits d'émeutes à la suite de la mort de Nahel à Nanterre. (Yves Herman/AFP)
Par
Patrick Simon
Démographe, chercheur à l’Ined
Publié le 13/07/2023 à 18h26

Réagissant le 8 juillet à un communiqué du Comité pour l’élimination de la discrimination raciale de l’ONU enjoignant la France à adopter des mesures plus effectives contre le profilage racial et l’usage excessif de la force par la police, le ministère des Affaires étrangères s’insurge et répète ce qui tient lieu de mantra politique dès que les violences policières sont en cause : «Toute accusation de racisme ou de discrimination systémique par les forces de l’ordre en France est infondée.» Infondée, vraiment ?

La notion de racisme systémique est devenue un chiffon rouge dès que les discriminations ethno-raciales sont en cause, et singulièrement lorsque des institutions sont concernées. Si certaines violences policières font l’objet d’une dénonciation publique par le Président ou le ministre de l’Intérieur, comme dans le cas de l’agression du producteur de rap Michel Zecler par