Le régime politique français a longtemps été vanté pour la force et la stabilité que permettait son «présidentialisme» voire son «ultra-présidentialisme». En Italie, Giorgia Meloni a par exemple longtemps loué les mérites du modèle français et souhaité l’adopter en le proposant pour réformer les institutions italiennes décidément trop instables. Elle s’est toutefois ravisée à la suite de la réélection d’Emmanuel Macron en 2022 puisque les élections législatives l’ont privé d’une majorité absolue indispensable pour qu’il puisse diriger le pays à sa guise. Pour autant, le président de la République est malgré tout demeuré le chef de l’exécutif avec une majorité seulement relative et il a pu gouverner avec détermination.
Il a été en mesure de le faire, durant ces deux années, grâce à l’appui d’une sorte de coalition implicite entre les partis de la majorité présidentielle et les Républicains, qui non seulement ont voté nombre de projets de loi déposés par les gouvernements depuis 2022, mais se sont surtout systématiquement abstenus de voter les (nombreuses) motions de censure déposées à leur encontre.
Et puis, comme chacun sait, il y a eu la dissolution à la suite de la défaite du camp présidentiel aux élections européennes – et le président de la République n’a aujourd’hui même plus de majorité relative. Si aucune force politique ne dispose de la majorité absolue, il en est une qui dispose d’une courte majorité relative : le Nouveau Front populaire (NFP). Elle a même proposé une