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TRIBUNE

Pesticides : une agriculture sans produits phytosanitaires est possible d’ici à 2050

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Jusqu’au 9 juin, les Scientifiques en rébellion font le point sur cinq thématiques environnementales afin de faciliter une analyse éclairée des programmes des partis aux élections européennes. Cette semaine, les pesticides, avec en prime un quiz pour parfaire vos connaissances.
Dans un champs de betterave à sucre, en 2020. (Nathan Laine/Hans Lucas. AFP)
par Un collectif de scientifiques en rebellion
publié le 6 mai 2024 à 8h07

Depuis l’après-guerre en Europe, engrais et pesticides de synthèse ont favorisé la productivité d’un modèle agricole intensif avec des impacts considérables, bien établis par les scientifiques, sur l’environnement, notamment la biodiversité, l’eau, l’air et les sols ainsi que sur la santé humaine. Ces impacts compromettent la durabilité des systèmes agricoles et sont une préoccupation majeure de la société civile et des consommateurs. Récemment, une ambitieuse stratégie européenne, au travers du volet agricole du pacte vert «de la ferme à la table», avait pour objectif de réduire de 50 %, d’ici à 2030, l’utilisation et les risques des pesticides chimiques. Mais l’UE a finalement rejeté ce texte en fin 2023.

Les scientifiques s’alarment de ce recul. Voici pourquoi. Les scientifiques montrent que les produits phytosanitaires contaminent tous les milieux sur la planète et contribuent au déclin de la biodiversité (Expertise scientifique collective Inrae, Ifremer, 2022). Une chute fulgurante d’abondance des insectes, dont certains pollinisateurs, a atteint de 60% à 80% en Europe depuis trente ans (