Autrice de science-fiction, et notamment du célèbre roman dystopique la Servante écarlate, Margaret Atwood publie cette semaine Questions brûlantes (Robert Laffont), un recueil d’interventions dans lesquelles elle donne à voir, sur une vingtaine d’années, l’évolution de sa vision du monde et des sujets qui l’inspirent. Elle évoque l’IVG, la présidence Trump ou le Covid-19, mais ce sont les thématiques écologiques – souvent présentes dans ses romans – qui l’emportent. Libération publie l’extrait d’un essai datant de 2013 intitulé «Comment changer le monde ?», où elle explique comment la fiction peut nous aider à faire face à la crise climatique et écologique.
Quand nous demandons «Comment changer le monde ?» […], le sujet semble pour le moins exorbitant. A première vue, la question paraît impossible, car changer le monde en soi fait l’effet d’une tâche impossible. Nous – minuscules et chétifs individus que nous sommes – ne surestimons sûrement pas nos facultés à ce point. Nous n’avons pas l’impression d’avoir, personnellement, le pouvoir de changer le monde, et même si nous l’avions, nous savons bien dans nos moments de lucidité que nous manquons de la sagesse nécessaire. Si chacun d